Dans le quotidien Libération, Xavier PERSON, écrivain et critique, Philippe BECK, poète et écrivain, publient un article où ils défendent la poésie au sein des politiques culturelles du gouvernement et des institutions qui en dépendent.
Ils écrivent notamment :
A l’heure où certains imaginent fondre la poésie dans un
vaste ensemble réunissant le roman et le théâtre (1), il est peut-être bon de
rappeler la place que peut occuper la poésie au sein de la littérature. Et ce
dont, pour nous, «poésie» est le mot.
Leur plaidoyer s'inscrit dans la perspective de la concertation prévue par la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, qui a suspendu le projet de
réforme sarkozyste du Centre national du livre (CNL) datant du 12 mars, envisageant la suppression de
la commission Poésie.
"Fondre" la poésie dans un ensemble regroupant le roman et le théâtre est bien l'une de ces lubies bureaucratiques qui ne peuvent germer que dans l'esprit tordu de comptables culturels libéraux.
Mais morte ou vive, la poésie n'a rien à gagner ni rien à perdre des politiques culturelles. Person et Beck inscrivent leur intervention dans la cadre d'une revendication de poésie subventionnée. Leur horizon est celui de la poésie d'Etat. Celle qui appelle notamment à financer des Maisons de la poésie. Ces cimetières de la pensée ont plus fait pour l'enterrement de la création que le flingage de telle ou telle commission du CNL. Par définition, l'institutionnalisation de la poésie ne peut être mise en oeuvre que pour et par des zombis.
Si les poètes veulent trouver leur place dans la société, qu'ils la gagnent en sortant des Maisons de tolérance qui ont été créées pour qu'ils s'y retrouvent entre eux et leurs groupies.
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Robert Crémieux / CPP - Bureau des mots / Clichy / dimanche 26 août 2012
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