Nous fréquentons les frontières, non pas comme des signes et facteurs de l'impossible, mais comme des lieux de passage et de transformation. Dans la Relation, l'influence mutuelle des identités, individuelles et collectives, requiert une autonomie réelle de chacune de ces identités. La Relation n'est pas confusion ou dilution.
_Je peux changer en échangeant avec l'autre, sans me perdre pourtant ni me dénaturer.
_ C'est pourquoi nous avons besoin des frontières, non plus pour nous arrêter, mais pour exercer ce libre passage du même à l'autre, pour souligner la merveille de l'ici-là.
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Édouard
Glissant / "Il
n'est de frontière qu'on outrepasse" / octobre 2006 / in Manière
de voir / Le Monde diplomatique, n°128 avril-mai 2013
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