On continue
Normal qu’il y ait eu des interrogations sur notre retrait du second tour. Mais quarante-huit heures après ce n’était déjà plus vraiment la question. On nous demande : « Qu’est-ce que vous allez faire ? ». Il n’y a qu’une réponse possible : « On continue ! ».
Oui, mais ça signifie quoi ? Une journée comme une autre ce mercredi, à Clichy et ailleurs. Ailleurs c’était par exemple Amiens. Marie-Claude Fournier y est allée pour apporter son/notre soutien aux militants de la Confédération paysanne en procès pour avoir manifesté contre le projet de Ferme des 1 000 vaches. Sans ces paysans, les produits agricoles seraient prochainement remplacés dans nos assiettes par des produits industriels. En Picardie comme à Clichy, on n’en veut pas.
Et puis, à l’hôpital Beaujon, ce n’est pas fini. Jean-Pierre Raynaud continue de faire le lien avec les agents hospitaliers qui refusent de perdre leurs RTT et manifestent contre les projets d’adaptation de l’hôpital public aux exigences du libéralisme. Les Clichois ont tout à y perdre, à commencer par leurs urgences de proximité où ils peuvent se rendre à pied.
Encore ce mercredi, Nadia Metallaoui, toujours sur la brèche quand il s’agit de défendre les droits de l’être humain a reçu un appel. Je vous laisse prendre connaissance du message qu’elle a posté à chaud sur les réseaux sociaux (son mur Facebook) pour prendre à témoin les citoyennes et les citoyennes :
« Alertée hier par un membre du MRAP de Nanterre et par EELV, Chantal Ascoet-Mevel et moi-même nous sommes rendues ce soir au foyer ADOMA de Clichy pour y rencontrer les migrants expulsés de La Chapelle. C'est Mohamed Assan, originaire d'Ethiopie qui a été notre interlocuteur très vite rejoint par deux autres personnes.
« Mohamed Assan maitrise un peu l'anglais donc j'ai pu obtenir ces quelques informations. Il y a là une trentaine de migrants. Une association appelée "United" (que je ne connais pas) est déjà en lien avec eux. J'ai donc demandé à Mohamed de leur donner mes coordonnés pour qu'ils me contactent. Leurs besoins se limitent à un vrai hébergement car ils trouvent que le foyer est insalubre (ce qu'on a pu constater en accédant dans le hall et par les fenêtres ouvertes sur la rue). Ils sont là depuis 10 jours et ont un rendez-vous pour leur demande d'asile dans deux jours (ça veut dire vendredi ?).
« Pour ce qui est de se nourrir, aucun problème pour eux. Les habitants et commerçants les aident déjà. Ils ont aussi des chèques-restaurants pour faire des courses. (Bravo Chantal d'avoir rattrapé le chèque-restaurant échappé de la poche de Mohamed et qui s'envolait sur le boulevard).
« Les migrants savent maintenant qu'ils ont des interlocuteurs locaux. Voilà pour le moment. J'en saurai plus demain et je vous tiens au courant pour la suite.
Voilà, on n’en doute pas que tu nous tiendras au courant Nadia. Parce que c’est important que les citoyens soient informés de ce qu’il se passe vraiment dans leur pays, dans leur ville, c’est-à-dire dans leur cité, la ville n’étant pas seulement un lieu géographique mais aussi le creuset de la citoyenneté.
Voilà, voilà, nous aussi on vous tiendra au courant. Autrement dit, on continue. Comment ça, pas de rapport avec l'élection municipale de dimanche ?
Robert Crémieux
@cremieuxrag
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Voilà, voilà : sur le chemin d'une réunion pour la manifestation de soutien à la Grèce ce samedi, je n'ai pas pu m'empêcher de visiter une de mes librairies préférées, place de Clichy. J'ai commencé ma provision de livres pour l'été. Rien de ce qui concerne Roland Barthes ne m'est indifférent et un bel album vient de paraître. La vie continue :
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