Après le Front de gauche il y a à peine plus d’une semaine, c’est donc au tour des élus/es Europe Écologie – Les Verts (EELV) de quitter la majorité municipale de M. Catoire avec une lettre de démission en date du lundi 26 septembre.
Que reste-t-il de la municipalité de gauche voulue par les électrices et les électeurs ? Pas grand-chose, si ce n’est l’inamovible maire, dont la majorité au conseil municipal est désormais formée d’élus de droite UMP, divers droite ex-UMP et Modem, sans compter le dernier carré de fidèles obligés au sein du PS.
Au fil des mois le PCF a été exclu, puis Lutte ouvrière a quitté la majorité, puis le Front de gauche, puis EELV. Dans le même temps des élus Modem, divers droite et un UMP ont obtenu une écharpe d’adjoint dans l’équipe municipale. Les faits sont là, la municipalité de M. Catoire n’est plus gérée par une majorité de rassemblement à gauche mais par une alliance à base d’allégeance personnelle et clientéliste Catoire-Modem-divers droite-Modem.
L’affaire n’est pas seulement une involution politicienne comme on pourrait le croire. Elle repose sur une gestion municipale qui au fil du temps s’éloigne de plus en plus des orientations de gauche pour faire de la commune une ville gérée à droite.
Concrètement cela s’est traduit progressivement par la recherche de solutions à la crise qui fait confiance non aux citoyens mais à ceux qui peuvent payer : les promoteurs immobiliers, l’entreprise de Mme Bettencourt-L’Oréal, le Conseil général sarkoziste, GdF Suez…
Cela s’est traduit par exemple par le vote du Plan local d’urbanisme (PLU) contre l’avis de la population, contre la majorité de gauche du conseil municipal et pour les projets urbains que même M. Balkany est contraint d’abandonner à Levallois (il vient de renoncer aux projets de tours de grande hauteur).
Autre exemple, qui défraye la chronique depuis des années maintenant, la rente de situation accordée à GdF-Suez pour la gestion du réseau de chauffage urbain. Une rente que la population de Clichy paie au prix fort et que M. Catoire veut à tout prix reconduire pour les vingt prochaines années.
L’endettement de la commune et de certains organismes qui en dépendent sont une des plaies que les Clichoises et Clichois vont avoir à payer pour les prochaines années. Le journal Libération a récemment révélé que Clichy était l’une des communes à s’être endettée auprès de la banque Dexia en souscrivant des crédits douteux (dit « toxiques »). Première nouvelle pour les contribuables locaux qui ignoraient tout de cette affaire. Dont on n’a pas fini d’entendre parler.
Ainsi vont les jours tranquilles à Clichy. Les habitants se réveillent un matin de septembre et leur municipalité n’est plus à majorité de gauche. Le Maire a souscrit pour 60 millions d’euros d’emprunts toxiques. La vie sociale et culturelle est entièrement quadrillée par le Maire. L’aide que fournit la municipalité au secteur associatif par exemple a pour contrepartie une caporalisation de la vie associative qui étouffe les initiatives. Essayez donc de trouver un lieu pour une réunion à Clichy qui ne dépende pas du bon vouloir du maire. Essayez donc de trouver une actualité culturelle qui ne soit pas « municipale ». Le bon docteur Knock l’avait rêvé, M. Catoire l’a fait.
Curieusement, le maire, si prompt à commenter le moindre de ses faits et gestes, reste totalement muet sur les événements politiques qui marquent pourtant ses concitoyens. Alors qu’il a réussi à détricoter le rassemblement de la gauche à Clichy, il n’a pas un mot pour expliquer ce qui se passe dans son conseil municipal. Difficile quand on est maire de faire croire que tout cela se fait à l’insu de son plein gré. Mais trois décennies de cumul de mandats ont sans doute rétréci sa vision politique à son propre maintien au poste de maire.
Robert Crémieux
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