Le budget 2014 de la ville de Clichy a été voté en retard, sans vrai débat citoyen et sans changement par rapport à la mandature précédente, oubliant les promesses électorales concernant l’écologie et le social. Catoire, qui prétendait de façon mensongère avoir rassemblé la gauche, n’a pas entendu les 11,4% de Clichy Citoyenne et les abstentionnistes de gauche. La gestion municipale condamnée par les trois quarts des électrices et des électeurs clichois est reconduite.
Clichy Citoyenne a voté contre
Le conseil municipal a donc adopté son budget 2014, jeudi 10 avril. Marie-Claude Fournier et Aïssa Terchi, les deux représentants de Clichy Citoyenne ont voté contre. En effet, à peine la parenthèse électorale refermée le Maire a repris le cours de sa politique d’accompagnement de l’austérité dans la « continuité » – le mot a été prononcé – de ses orientations passées. Sans tenir compte le moins du monde du vote sanction des électrices et des électeurs dont les trois quarts l’avaient désavoué dès le premier tour. Sans même tenir compte de son propre programme. Pire : une des premières mesures de sa mandature a consisté à augmenter de 25% les indemnités des trente élus de sa majorité PS. Clichy Citoyenne a bien sûr voté contre. On a beau chercher : ce n’était pas dans le programme du Maire et encore moins dans les mesures à prendre dès le début du mandat.
Un budget sans vrai débat
Les documents budgétaires ayant été communiqués lundi, le débat d’orientation purement formel a eu lieu mardi et le vote proprement dit jeudi. On comprend que dans ces conditions tout véritable débat est impossible, d’autant qu’aucune information n’a été communiquée aux citoyennes et citoyens de Clichy. Et à ce jour, les documents ne sont pas accessibles aux simples citoyens. Ils devront sans aucun doute se contenter du compte rendu officiel, ou choisir la voie du parcours du combattant auprès des services de la mairie.
Pas de changement
À partir de la présentation faite par le Premier adjoint, M. Auffret, le budget 2014 devrait se traduire par une baisse des impôts locaux de 2%. En fait, il s’agit d’une baisse des taux de la taxe d’habitation et de cotisation foncière des entreprises. Est-ce une bonne nouvelle ? Il s’agit d’une mesure en trompe l’œil qui ne fait que transférer certaines dépenses sur l’ensemble des taxes et tarifs des prestations que paient les Clichoises et Clichois. Pour certaines cela a déjà été voté, pour les autres (les tarifs, notamment) la mesure est mise à l’étude. La politique de réduction des déficits publics, le cœur des politiques austéritaires, est menée par la réduction programmée des services rendus aux Clichois.
Pas de réorientation budgétaire
Alors que la campagne électorale, sous l’impulsion du projet de la liste Clichy Citoyenne, a été axée par presque tous les candidats sur la nécessité d’un changement écologique et d’une réorientation budgétaire pour faire face aux besoins sociaux, le budget 2014 ne tient aucun compte des promesses du candidat Catoire. Il n’y a aucun changement d’orientation en matière de conversion écologique, en particulier en matière de transition énergétique pour la construction de logements. Il n’y a aucun changement en matière d’accompagnement des politiques d’austérité alors qu’il serait nécessaire de réorienter le budget dans un sens de résistance et d’accompagnement social pour une partie grandissante de la population. Il n’y a aucun changement concernant la réduction des budgets qui va peser sur le personnel. Le développement de l’emploi reste axé sur la venue et le développement des grandes entreprises qui n’embauchent pas sur place et ne profitent que très peu à leur environnement (commerces, services sociaux…).
Budget propagande
Les chiffres annoncés pour le budget, sur lesquels nous reviendrons quand la mairie aura accepté de fournir les documents, apparaissent à première vue comme artificiellement gonflés en matière de dépenses (c’est-à-dire de services rendus aux Clichoises et Clichois). En effet, une fois de plus, si l’on considère les chiffres annoncés en 2013 et les dépenses effectives réalisées, on s’aperçoit que le budget n’a tout simplement pas été consommé l’an dernier. Cela signifie que la propagande faite au moment du vote pour présenter les réalisations à venir n’est tout simplement qu’un leurre, le budget n’étant pas exécuté quand on fait le bilan en fin d’année. En 2014 le scénario va se reproduire car le budget a été voté très en retard et il n’y a aucune chance pour qu’il soit réalisé d’ici à la fin de l’année, malgré les quelques réalisations déjà en cours.
Robert Crémieux
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