Une page se tourne à Clichy. Après l’annulation hier de l’élection municipale par le Conseil d’État, l’ex-maire, M. Catoire, a annoncé qu’il ne se représentait pas. Voilà qui créé une situation politique nouvelle à Clichy.
Clichy Citoyenne, qui fédère largement citoyennes et citoyens, écologistes d’Europe-Ecologie Les Verts et le Front de gauche (PG, Ensemble!) ainsi que des militants communistes et socialistes, est bien parti pour écrire la suite.
Le désistement de M. Catoire n’était pas attendu. Après trente ans de cumul des mandats, il passe enfin la main. Il aura fallu qu’il soit désavoué à plusieurs reprises par l’électorat de gauche de Clichy pour qu’on en arrive là. La défaite à l’élection départementale a été la désillusion de trop, après l’élection de trop qu’a été l’élection municipale.
M. Catoire ces dernières années a tout fait pour diviser la gauche et les écologistes, prenant le risque de faire perdre son propre camp. Il a tenté l’alliance au centre en expulsant le PC, le PG, EELV et Lutte ouvrière de sa majorité municipale et en faisant entrer des conseillers municipaux divers droite et modem dans sa majorité municipale.
En jouant ainsi les apprentis sorciers il s’est rapidement retrouvé avec des ex-alliés qui rejoignaient leur camp à droite. Dans la foulée il a vu un nombre impressionnant de ses propres troupes et alliés rejoindre finalement la droite. Ce fut le cas notamment de Mme Gitton qui après des années de partenariat a finalement rejoint l’UDI et le camp de la droite. Mais c’est aussi le cas de nombre de ses adjoints ou lieutenants PS qui sont aujourd’hui presque aussi nombreux sur les listes adverses que dans ses propres rangs.
Clichoises et Clichois, adversaires comme partisans, mettent souvent sur le compte de sa personnalité la détestation qu’il rencontre chez nombre de ses concitoyens. L’homme n’est pas sympathique, certes. Mais s’il a entrainé le PS et ses plus fidèles partenaires, tel le PC, dans sa chute, son orientation politique est la principale responsable.
L'altenative
Soutien de Hollande et de la ligne la plus droitière du PS, M. Catoire a cru que l’évolution sociologique de la banlieue et de Clichy en particulier rendait nécessaire une orientation plus centriste pour la gestion de la ville. Cela s’est traduit dans la politique municipale par l’abandon des quartiers populaires, la démission devant les exigences des promoteurs immobiliers ou les multinationales telle GDF-Suez. Le soutien à la politique d’austérité du gouvernement conjuguée à une politique locale engluée dans les combinaisons politiciennes, l’absence d’imagination et de renouvellement après trente ans de règne ont eu raison de la patience des Clichoises et Clichois.
Demain sera un autre jour. La droite n’a pas encore gagné. Clichy reste une ville populaire qui ne veut pas subir le sort de Levallois sous Balkany. La majorité sortante autour du PS est trop disqualifiée, malgré le probable changement de personnel politique, pour représenter la gauche. La seule alternative crédible est représentée par le rassemblement des citoyens, de la gauche et des écologistes que propose Clichy Citoyenne. Le renouvellement est nécessaire, il est aujourd’hui possible pour que Clichy reste une ville de gauche.
Robert Crémieux
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