Ni ghetto, ni bunker
Je distribuais le projet municipal sur le marché l’autre soir quand deux jeunes femmes sont venues me le réclamer. Je le leur donne. « Merci, mais vous êtes qui ? ». J’explique : un large rassemblement citoyen avec écolos, Front de gauche, ex-socialistes, communistes… « Et qu’est-ce que vous proposez pour les classes moyennes ? ». Bonne question je me suis dit en moi-même. Pas aussi anodine qu’il y paraît. En fait, elle renvoie au choix de société que nous défendons pour une ville à priori considérée comme une ville populaire.
À droite et à l'extrême-droite, le projet est limpide. Clichy est une ville où il y a trop de pauvres (et de pauvres qui plus est souvent « étrangers »), qu’il faudra renvoyer ailleurs comme cela s’est fait à Levallois et d’autres villes conquises par la droite.
Changer la sociologie de la ville est aussi un projet caressé un temps par l’ex-maire qui avait ainsi l’ambition de gouverner en rassemblant le centre gauche et le centre droit. Mais son coup a raté, comme on dit dans La Carmagnole, chanson de 1789 à qui j’ai emprunté le titre de ce blog. Parce que « Notre projet municipal c’est vous », à Clichy Citoyenne nous avons une autre réponse à la question. La ville ne doit être ni un ghetto pour les pauvres, ni un bunker pour les riches.
Clichy, ville de pauvres ? C’est en partie vrai. Selon les études de l’INSEE, la commune est la 2e du département des Hauts-de-Seine en taux de pauvreté, à hauteur de 24,5%. Elle cumule d’ailleurs, comme le département dans son ensemble, forte pauvreté et fortes inégalités. Quelle réponse doit-on apporter à cette situation ? Notre liste annonce clairement : répondre aux besoins de la population existante. Oui, nous avons un projet social, solidaire. Non, nous ne voulons pas réduire la part du logement social et nous ne devons pas ignorer les chômeurs et les familles qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Cela ne signifie pas pour autant que nous ignorons les autres catégories de la population, en particulier les « classes moyennes », qui, par exemple veulent accéder à la propriété. Celles-ci sont également touchées par les politiques d’austérité menées successivement par les gouvernements UMP et PS. Elles ont à juste titre le sentiment d’être les payeurs de politiques qui oublient de taxer les vrais riches pour donner quelques miettes aux pauvres. Leur souhait est de participer plus aux affaires de la cité, de vivre dans une ville moins polluée, attentive aux besoins éducatifs des familles ayant des enfants et enfin un environnement culturel attrayant. Bref, une ville agréable à vivre, où l’on vit en paix avec ses voisins.
Parcourez notre projet. Il tient compte de ces aspirations avec le souci du cadre de vie, l’attention à la proximité des commerces et des équipements, à l’intergénérationnel qui permet dans une même ville de vivre ensemble, étudiants et personnes âgées. Nous avons le projet le plus élaboré sur le plan culturel, même s’il a été quelque peu copié. Clichy est riche de ses diversités, ce n’est pas en reniant une partie de sa population que les Clichois vivront mieux. Et d’ailleurs, même si certains quartiers périphériques ont été délaissés par manque de volonté politique, la mixité sociale à Clichy est une réalité que nous voulons préserver. Car c’est une richesse, pas un boulet. Nous voulons une ville qui s’adresse à toutes et à tous. C’est possible ! Nous le ferons !
Robert Crémieux
@cremieuxrag
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