Le ministre Xavier Bertrand a commenté les (mauvais) chiffres du chômage du mois d'octobre avant même qu'ils aient été rendus publics. Cela tient à la fois d'une stratégie d'occupation des médias et d'une gesticulation politico-médiatique pour tenter de désamorcer la gravité de la situation. Quant la lutte contre les fraudeurs tient lieu de politique de l'emploi, il ne faut pas venir s'étonner ensuite des conséquences de la crise. La méthode Coué de M. Sarkozy, qui a passé son temps à annoncer la décrue du chômage sans agir pour l'emploi, a montré ses limites.
Aucune mesure depuis des mois n'a été prise pour faire face à l'urgence sociale vécue par les chômeurs et précaires. Bien au contraire, la convention tripartite Etat-Unedic-Pôle emploi que les partenaires viennent de valider est toute entière bâtie sur la prévision rocambolesque d'une décrue du chômage. Alors que le nombre des chômeurs en fin de droits augmente, que les chiffres du RSA explosent faute d'offre d'embauche, M. Sarkozy décrète le travail obligatoire pour les allocataires !
Comme le MNCP l'a mainte fois proposé, le gouvernement doit accepter de discuter avec les organisations de chômeurs – et bien sûr les syndicats – pour élaborer un plan d'urgence et une remise à plat des politiques de l'emploi. L'heure ne devrait pas être à l'austérité, au licenciement des intérimaires de Pôle emploi mais à une augmentation des effectifs, comme le demandaient les rapports du Sénat et celui du Comité économique, social et environnemental. D'autres mesures doivent intervenir sans tarder, telle le soutien aux associations et à l'ensemble de l'économie sociale et solidaire.
Solidarités chômages
Clichy, lundi 28 novembre 2011
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