Dans un court document, la CGPME, organisme cousin du Medef plus connu, dévoile les intentions du patronat dans toute leur brutalité. Ce que M. Gattaz distille avec des euphémismes – pour les négociations Unédic, « toutes les questions seront sur la table » – les responsables de la CGPME le disent sans prendre de gants : salauds de chômeurs vous nous coûtez trop cher.
Il s’agit donc d’obtenir dans les négociations en cours sur le renouvellement du régime de l’assurance chômage que plus le nombre de chômeurs et précaires augmente, moins ils soient indemnisés. Le verbatim du document publié par la CGPME est plus éclairant qu’un long discours ; citations :
[ Affiliation ]
« La CGPME propose de porter à 8 mois la durée minimale d’affiliation nécessaire [au lieu de 4 mois actuellement] pour ouvrir les droits à allocations. »[ Dégressivité ]
« Dès lors la CGPME propose de rendre dégressive les allocations, au-delà d’un an, tout en allongeant la durée d'indemnisation pour les seniors dont le retour à l'emploi est plus difficile. »[ Radiation, après refus de 2 offres d'emploi ]
« La CGPME propose donc de la rendre automatique, un recours restant naturellement possible après passage devant une commission paritaire ad hoc. »[ Refus d’embauche (sic) ]
« La CGPME propose d'assimiler un refus d'embauche en CDI à l'issue d'un CDD, à la démission n'ouvrant pas droit au régime d'indemnisation. »[ Faire payer ceux que l’Unédic n’indemnisent pas… ]
« La CGPME propose d'instaurer une "cotisation exceptionnelle de solidarité interprofessionnelle" assise sur le traitement des salariés relevant des fonctions publiques et ce afin de contribuer à rétablir l'équilibre financier du régime.
Ben voyons. Toujours moins pour les uns pour garantir le toujours plus des autres. Le patronat et les actionnaires, qui brandissent à tout bout de champ « l’inquisition fiscale » qui règnerait dans ce pays contre les riches, ne se privent pas pour appeler chômeurs et précaires à la privation. Comme dit le gouvernement, il faut bien que tout le monde fasse des efforts, c’est la crise !
Bon, alors en tout cas, chômeurs et précaires, mes frères et sœurs, et vous, les salariés qui seront demain chômeuses et chômeurs, vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus. Bien entendu, le document de la CGPME vous est offert en prime (téléchargement ci-dessous).
Robert Crémieux
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Téléchargement 140127_nego_UNEDIC_CGPME
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