Cinquantenaire des évènements tragiques du 17 octobre 1961, en l’honneur des manifestants pacifiques algériens.
Lundi 17 octobre 2011
18h30 : Rassemblement sur l’esplanade du Pont de Clichy
20h30 : Hôtel-de-Ville, diffusion du film documentaire « le silence du fleuve », suivi d’un débat animé par Jean-Luc Einaudi, écrivain. En présence des représentants des autorités Algériennes, des associations.
et un article du journal Le Monde :
17 octobre 2011 : les Algériens refoulés au pont de Neuilly
| 15.10.11 | 14h27
• Mis à jour le 15.10.11 | 14h27
Pour leur cinquantième anniversaire, les événements du 17 octobre 1961 ne seront pas commémorés sur la rive droite de la Seine - entre 50 et 200 Algériens, selon les estimations, sont morts au pont de Neuilly lors d'affrontements avec la police peu de temps avant l'indépendance de l'Algérie -, mais sur la rive gauche, à Puteaux, sur un terrain administré par l'établissement de gestion du quartier d'affaires de la Défense, situé à proximité.
A l'origine de cette traversée imprévue, une décision du maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin (divers droite). Alors qu'une plaque en mémoire de ce drame existe depuis longtemps sur la rive droite, côté Neuilly, l'élu s'est opposé à une manifestation commémorative au même endroit, prévue ce lundi."Chacun a des histoires, des événements particuliers qui résonnent davantage et de bonnes raisons de commémorer quelque chose", justifie M. Fromantin, précisant que c'est la première fois qu'il reçoit une telle demande. "Notre ligne, dit-il, c'est de ne participer qu'aux hommages officiels", comme le 11-Novembre.
Une explication qui fait polémique alors que c'est précisément la reconnaissance des événements du 17 octobre 1961 comme un "crime d'Etat" que réclament depuis longtemps les initiateurs de la manifestation envisagée. "Nous ne demandons pas la repentance mais la reconnaissance, défend M'hamed Kaki, président de l'association les Oranges. Mais on nous interdit de manifester, comme à nos parents."
Ce soir du 17 octobre 1961, la Fédération de France du FLN avait en effet organisé une manifestation pour dénoncer un couvre-feu imposé aux seuls "travailleurs algériens". Le préfet de police de l'époque, Maurice Papon, souhaitait alors se prémunir "des terroristes algériens", tandis que la capitale était confrontée à une recrudescence d'attaques meurtrières contre la police.
Ce jour-là, plus de 20 000 Algériens qui vivaient dans des bidonvilles de la région parisienne ont suivi l'appel à manifester du FLN. Mais lorsqu'ils sont arrivés au niveau du pont de Neuilly, des affrontements ont éclaté avec les forces de l'ordre. Et c'est là, selon les historiens, que beaucoup ont été tués par balles ou jetés dans la Seine après avoir été assommés.
NE PAS "FAIRE ÇA LÀ"
Depuis, les débats se concentrent sur le fait de savoir si ces violences policières furent spontanées ou planifiées au plus au niveau de l'Etat. M. Papon a toujours nié, mais des témoignages rassemblés par les historiens démontreraient le contraire.
Patrick Jarry (PC), le maire de Nanterre, d'où sont partis beaucoup d'Algériens en 1961, est choqué du refus de son alter ego de Neuilly : "Je pensais qu'il appartenait à une droite moderne." M. Jarry, qui doit baptiser, dimanche 16 octobre, un boulevard du "17-octobre-1961", note que la préfecture, qui jouxte le pont de Neuilly, a eu la "même réaction" : "Le préfet m'a dit que ce n'était pas recommandé de faire ça là car on mettait en cause l'Etat."
M. Jarry raconte : "Je lui ai expliqué que l'on ne cherchait pas la provocation et que c'était simplement là que les choses s'étaient passées." En vain.
Elise Vincent
Article paru dans l'édition du 16.10.11
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