Suite
à la diffusion publique de la note de la direction régionale Ile-de-France de
Pôle emploi, « Non reconduction de l’Aide Personnalisée de
Retour à l’Emploi (APRE) », l’embarras
est de mise du côté de la direction.
Pas de démenti, mais suite notamment au communiqué du MNCP, celle-ci affirme qu’une nouvelle note sera prochainement diffusée. L’APRE n’est pas supprimée, affirme-t-on aussi bien du côté du gouvernement que de Pôle emploi.
De fait, le dispositif a bien été reconduit dans la loi de finances 2013 (contrairement à ce qu’affirmait la note de Pôle emploi). On peut y lire notamment :
« L’aide personnalisée de retour à l’emploi (APRE) est destinée à aider les bénéficiaires du RSA qui débutent ou reprennent une activité professionnelle (emploi ou formation), et doivent fréquemment, à ce titre, soutenir de nouvelles dépenses d’automobile, de garde d’enfants, de vêtements. L’APRE a vocation à permettre un traitement individualisé, notamment en ce qui concerne les aides à la mobilité. 15 millions sont prévus pour l’APRE en 2013, qui doivent permettre de maintenir un niveau de dépenses effectives de 70 millions, compte tenu des niveaux de consommation antérieurs et des réserves de trésorerie dont disposent les organismes gestionnaires de l’APRE. »
On comprend que dans un contexte de recherche d’économies budgétaires le gouvernement minore la contribution 2013 par un recours aux « réserves de trésorerie ». Mais on connaît suffisamment le problème du non recours aux crédits sociaux de la part des allocataires pour s’étonner qu’un dispositif ne fonctionne pas quand l’organisme chargé de la mise en œuvre ne fait pas preuve d’un zèle excessif pour sa publicité. Il serait par ailleurs fort étonnant que l’on voit réapparaître ces « réserves de trésorerie » à hauteur de 55 M € tout de même.
Plus étonnant encore est l’attitude de la direction de Pôle emploi. Il s’agirait d’une simple erreur de la direction régionale. Comment dans ce cas comprendre l’argumentaire de la note de Pôle emploi indiquant qu’il s’agit de : « Suivre et mettre en œuvre le plan d’action partagé (DE210) » ?
Erreur ou ballon d’essai de la direction de Pôle emploi ? Chacun jugera, sachant que celle-ci ne se signale pas par son aptitude à gérer au mieux des intérêts des chômeurs une situation ayant tendance à devenir ingérable au niveau des finances de l’organisme comme à celui des moyens mis en œuvre pour faire face aux missions. La circulaire révélée publiquement aurait pu rester ignorée en dehors de Pôle emploi pendant un certain temps. Dans ce cas, les formulaires du dispositif ayant été détruits (comme le précisait la circulaire) et l’information faite dans les agences autour de sa « non reconduction » auprès des agents et des demandeurs d’emploi, il aurait été facile de tirer comme conclusion que le dispositif est inefficace.
Le chômage continuant à augmenter et donc la pression sur les finances de l’assurance chômage s’accentuant, il est probable que cet épisode est amené à se reproduire. Sauf à créditer le gouvernement et Pôle emploi d’une détermination sur la question, dont déclarations mises à part sur « l’emploi, l’emploi, l’emploi », la démonstration n’a pas été faite à ce jour.
Robert Crémieux
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